Vice-présidente des Républicains, Isabelle Le Callennec a eu l'honneur, samedi matin, de lancer, quinze jours après son renouvellement, le Conseil national.
Plus d'un millier de Conseillers nationaux venant de toutes les régions de France ont convergé vers la porte de Versailles à Paris pour un exercice inédit : celui de « clarifier notre philosophie politique et préciser nos grandes orientations stratégiques sur le fond comme sur la forme » alors que notre famille politique travaille au projet politique d'alternance.
Mais avant que ne s'entame un long et profond débat entre les conseillers nationaux et l'équipe dirigeante, Nicolas Sarkozy avait souhaité remercier Jean-Pierre Raffarin qui, avec humour, constance et profondeur n'a cessé, depuis 2007, de travailler à l'unité de notre mouvement en qualité de Président du Conseil national.
Ne souhaitant pas se porter candidat à la présidence de ce Conseil national, les anciens ministres Michèle Alliot-Marie et Luc Chatel ont fait acte de candidature et présenté, chacun, leur programme.
De sensibilité gaullienne, Michèle Alliot-Marie souhaitait qu'à l'avenir, la moitié des sujets évoqués soient déterminés par les Conseillers nationaux et que des sessions soient décentralisées dans les grandes régions. Michèle Alliot-Marie voulait profiter des présidences de régions Les Républicains « pour montrer ce que nous faisons sur le terrain ».
Pour sa part Luc Chatel souhaitait « un parti moderne » qui « travaille en réseau » en utilisant notamment l'outil internet, facilitateur d'échanges et de contacts. Afin que le Conseil national puisse « peser davantage sr la direction du mouvement », Luc Chatel a proposé l'élection de 40 membres dans un bureau du Conseil national qui pèserait sur les décisions des instances des Républicains.
Par 532 voix contre 430 à Michèle Alliot-Marie, Luc Chatel a été élu président du Conseil national. « C'est cela le nouveau visage de notre formation politique : un parti qui débat, un parti qui vote, un parti qui choisit », s'est réjoui Luc Chatel félicitant Michèle Alliot-Marie pour sa belle campagne.
Secrétaire général-adjoint chargé des élections, Roger Karoutchi est revenu sur les succès électoraux de 2015 pour Les Républicains. Les départementales, en mars dernier, qui ont permis à l'union de la droite et du centre de gagner 27 départements, passant de 41 à 68 départements. « C'est la première fois qu'un tel basculement a été constaté dans la Vème République avec des victoires symboliques comme l'Essonne et la Corrèze », pointe Roger Karoutchi se félicitant de la victoire majoritaire des candidats Les Républicains et de leurs alliés du centre aux régionales de décembre dernier « malgré des triangulaires ».
Secrétaire général-adjoint aux fédérations, Eric Ciotti est revenu sur l'élection des conseillers nationaux qui s'est déroulée voilà quinze jours. L'occasion pour saluer l'élection de 11 000 nouveaux cadres dont les conseillers nationaux mais également les présidents des fédérations élus pour la première fois au suffrage universel direct. « 50% de ces nouveaux présidents de fédérations sont des nouveaux présidents », précisait Eric Ciotti qui a tenu à souligner « l'engagement noble » des militants qui « incarnent le dynamisme de notre famille pour incarner l'alternance dont notre pays a tant besoin ».
Avec le président Nicolas Sarkozy, Eric Ciotti a fait le constat de la force de notre famille politique, « premier parti de France, force en marche, organisée, qui va préparer l'alternance sur un projet clair, ambitieux ».
Trésorier du parti, Daniel Fasquelle a présenté le budget 2015 qui « a permis de financer la relance du mouvement devenu Les Républicains ». Il note la progression de 136% de l'excédent qui passe de 3,9 millions d'euros en 2014 à 9,2 millions d'euros en 2015. Le trésorier national se félicité également de la hausse de 13% des recettes « grâce à une progression des dons nationaux et des cotisations des élus, cette dernière étant dûe aux succès des Républicains aux élections départementales et régionales.
Députée et présidente du groupe Les Républicains au Conseil de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet a évoqué la prochaine campagne présidentielle, « occasion de préparer une espérance ». Pour elle, « on ne pourra reprendre le fil de 2012 là où on l' a laissé » tant le monde a changé. Évoquant quelques pistes, elle s'est faite l'avocate de la suppression de la durée légale unique du travail. « La durée du travail doit être négociée dans les branches ou dans les entreprises », estime-t-elle, souhaitant qu'on prenne en compte « l'émergence du travail indépendant comme nous l'avions fait sous l'ancien quinquennat avec le statut de l'auto-entrepreneur ».
Conseillère régionale de Provence-Alpes-Côte-D'azur, navigatrice et Déléguée générale à l'Environnement, Maud Fontenoy a fait part de ses convictions sur l'écologie et l'environnement. « Je suis persuadée que l'écologie peut rimer avec l'économie. Il y a un écologiquement correct dont on a assez », a-t-elle lancé soutenant avec force les agriculteurs « qui sont les premiers écologistes de ce pays. Ce sont eux qui co-construisent la biodiversité. C'est avec eux qu'il faut travailler. Ils sont sur le terrain, le connaissent », estime encore Maud Fontenoy pour qui « une société basée sur un principe de précaution n'est plus viable. Il nous faut un idéal mais pas tomber dans l'idéalisme. La cruauté des écolos radicaux ne me fait pas peur. Des tempêtes, j'en ai vu d'autres », a-t-elle encore lancé, assurant que notre famille politique pouvait « porter une écologie différente, réaliste, réalisable ».
Avant la coupure de midi, de très nombreux conseillers nationaux ont interrogé l'équipe dirigeante et Nicolas Sarkozy sur de très nombreux thèmes, locaux et nationaux. L'occasion pour Nicolas Sarkozy de préciser sa pensée.
Ainsi, sur la loi NOTRe, « je n'accepterai jamais le découpage scandaleux territorial. Je me suis battu pour le conseiller territorial qui était la réponse adaptée », estime Nicolas Sarkozy qui a prévu dans le projet d'alternance de notre famille la possibilité aux nouvelles régions de décider à revenir à la situation antérieure si elles le souhaitent ».
Interrogé sur notre identité, Nicolas Sarkozy a précisé que Les Républicains « n'était pas le parti d'une seule culture mais le parti de la France diverse et multiple. La France n'est pas une race mais un état d'esprit, une culture, une langue ».
Précisant qu'un « mouvement politique en ordre est un parti qui a une direction », il a rappelé que notre famille politique s'adressait « à tous les Français, sans distinction d'origine, d'engagements politiques dans le passé. On est de droite mais pas simplement de droite. On porte les racines de la France dans leur diversité ».
Questionné sur l'islamisme radical, « personne ne peut contester qu'il y a une sourde inquiétude et une colère », a-t-il répondu. « Oui, Les Républicains doit être la formation qui ne reculera plus. La pensée unique a empêché de dire, de mettre les mots sur la colère et l'exaspération des Français. Mais comment donner la certitude que la République ne reculera pas sans caricaturer notre formation ? Le sujet est complexe. Aucune lâcheté. Aucun non dit. Nous avons besoin de parler au peuple français qui a besoin que l'on mettre les points sur les i », a-t-il souligné.
Alors que les agriculteurs, désespérés, sont dans la rue, Nicolas Sarkozy a évoqué la nécessité de mettre en lpace pour la ruralité « un plan Marshall. Ce que nous avons fait pour les quartiers et les banlieues, nous devons le faire pour la ruralité », a-t-il souligné.